Homme sans-abri dormant dans la rue
Probablement comme bien de gens, vous fréquentez le centre-ville de temps à autre et vous croisez des sans-abri. C’est la situation de plusieurs personnes qui habitent ou travaillent dans les grandes villes d’Amérique du Nord et aussi ailleurs dans le monde. Quand vous croisez un sans-abri, appelez-vous la police ou le 911?
Il y a quelques jours, j’ai vu cette vidéo (After officer’s gift, homeless man ‘lit up like it was Christmas) d’un officier nommé Lawrence DePrimo qui a acheté des bottes à un sans-abri probablement pour empêcher ses pieds de se faire amputés à l’approche de l’hiver. Lawrence DePrimo est surement un homme très généreux, mais ce sans-abri a besoin de bien plus qu’une paire de bottes.
Il y a quelques semaines, j’ai croisé un sans-abri dans le Vieux-Port de Montréal. Il boitait beaucoup et semblait avoir de la difficulté à parler. Sa condition était vraiment misérable. C’est loin d’être la première fois que je vois ce genre de situation. Visiblement, cet homme vivait une situation de détresse et luttait pour sa survie. Bien des gens se sont déjà rendus à l’urgence pour des problèmes de santé beaucoup moins graves et ils ont reçu les soins appropriés.
De plus, bien des enfants ont déjà été récupérés dans la rue pour être pris en charge par des familles d’accueil parce que des gens ont signalé ces enfants aux autorités. Alors, pourquoi quand c’est un adulte sans-abri qui est en détresse, ne fait-on rien?
J’imagine que la réponse vient du fait que c’est parce que le système ne peut rien faire pour eux ou presque. Quand vous êtes un adulte, il semble que l’on tient pour acquis que vous pouvez vous débrouiller par vous-même, donc on vous laisse faire les démarches pour vous sortir de la rue.
Si je vois une personne en détresse, comme bien des gens, je suis porté à composer le 911 ou appeler la police. Comme bien des gens aussi, je me suis habitué à voir plusieurs sans-abri le long des rues et à passer à côté. Parfois, il m’arrivait de donner quelques dollars. Parfois, j’aurais envie de composer le 911 parce que plusieurs personnes l’ont déjà fait de façon justifiée pour des problèmes moins graves que ces sans-abri retrouvés morts gelés. Je suis conscient que si j’appelais le 911, ils remettraient la personne dans la rue et ça n’aurait rien changé.
Nous sommes tellement habitués à voir les sans-abri abonder dans les centres-ville que nous tenons pour acquis cette situation comme étant la norme. Probablement que vous vous dites que j’exagère avec le 911. J’ai entendu, à plusieurs reprises, dans les bulletins de nouvelles, les présentateurs dirent qu’on avait retrouvé un sans-abri mort dans le froid sur un banc durant l’hiver. Plusieurs d’entre eux sont très malades physiquement et mentalement. Ils ont une alimentation déficiente et n’ont à peu près pas de soins médicaux. Plusieurs se sont retrouvés dans la rue à la suite d’une dépression sévère.
Le 911 n’est pas une solution pour sortir ces gens de la rue. Cependant, je crois que si l’on prenait du recul par rapport à ce que nous sommes habitués de voir, on agirait différemment. Imaginez que vous ne connaissez pas le problème de l’itinérance. Alors, que feriez-vous pour quelqu’un dans la rue, qui a de plus en plus de problèmes de santé et dont la souffrance dépasse celle de bien des gens dans nos urgences?